TOPIC COMMUN • l'arrivée au village

L'ARRIVEE AU VILLAGE

"Bonsoir bienvenue à tous ici dans mon village. Je me nomme Tepilit Ole Saitoti et je suis le chef de cette tribu. Au nom de tout mon village, je tiens à tous vous remercier d'être venu. Cela nous fait énormément plaisir de voir que vous souhaitez nous aider à améliorer nos conditions de vie. Nous sommes certes des nomades mais nous aimons tout de même avoir un certain niveau de vie. C'est important pour nous, comme ce que vous fait est important. Vos organisateurs vous expliqueront ce que vous aurez à faire dans deux jours, demain vous aurez quartier libre. Vous pourrez faire connaissance avec les gens du village, ne vous étonnez pas si certains de vous répondent pas. Les guerriers peuvent parfois être imbus d'eux-mêmes ou juste tout simplement méfiants. Pour ce qui est de vos couchages, des huttes sont à votre disposition. Ce ne sont pas de très grandes huttes nous nous en excusons et elles ne sont pas toutes de même tailles. Vous pourriez être de deux à cinq dans la même hutte. Nous espérons tout de même que vous disposerez de tout le confort dont vous avez besoin. Pour la toilette, il y a un ruisseau à cinq minutes de marche, vos organisateurs vous les montreront. Maintenant, j'ai envie de dire place aux réjouissances ! Pour bien vous accueillir, nos femmes ont préparés le dîner. Vous allez pouvoir goûter à nos merveilles culinaires. Vous assisterez aussi à des danses typiques des masai et les enfants du village viendront vous chanter l'un de leur chant. Je n'ai plus qu'une chose à dire. Passez une bonne soirée en notre compagnie !"

Vous pouvez poster à la suite de ce message, autant de fois que vous voulez. Faites vous plaisir, il n'y a pas d'ordre prédéfini !

Et voilà. J'y étais. Après je ne sais combien d'heures d'avion, je m'étais endormie au bout de deux heures, véritable exploit de ma part, j'étais enfin arrivée au Kenya. Enfin du moins, j'étais à l'aéroport de Nairobi. Le bus s'était révélé vraiment fatiguant après toutes ces heures de vol. Comment faisaient ceux qui voyageaient tout le temps ? C'était la première fois que je quittais l'Australie, j'étais loin d'avoir l'habitude. Je dois vous avouer quelque chose. Je flippe en avion. Vous auriez vu ma tête lorsqu'on avait décollé, vous seriez plié en deux (de rire bien sûr). Finalement, peut-être que si je vous voyais rire de ma condition à ce moment-là, vous pourriez être de nouveau plié de deux. Mais de douleur cette fois. Moi méchante ? Non juste sauvage. Je commençai déjà à m'acclimater, fascinant n'est-ce pas ? Pas la peine de lever les yeux, j'ai compris. Vous préférez que je continue à raconter ma vie, qui est loin d'être passionnante avouons-le. J'avais écouté le chef du village parler. Je n'avais pas réussi à retenir son nom. Pas grave, j'aurais trois mois pour le faire alors que ce soit aujourd'hui ou demain, quelle importance ? Quand il eut fini de parler, je regardai autour de moi et dévisageai les autres humanitaires. Je ne connaissai personne. Reflexion faite, j'apercevai l'arrogant plus loin. Je décidai de l'ignorer totalement et commençai à marcher dans la direction opposée. J'aperçus une femme qui portait un seau d'eau sur la tête. Comment y parvenait-elle ? Je fus fascinée par ce qu'elle pouvait faire et, désireuse de l'aider, je m'approchai d'elle. « Attendez, laissez-moi vous aider. » Je m'emparai du panier à fruit qu'elle portait à côté de seau sur sa tête. Elle me regarda, mais ne répondit pas. Cependant, elle me fit le plus beau des sourires que j'avais pu voir dans ma courte vie. Il était tellement vivant ! Et tellement vrai surtout ! C'était incroyable que des gens comme eux pussent être tellement plus heureux que nous, qui avions tout ce que nous voulions, même des choses inutiles. Lorsque je vis ce qu'elle portait, je rougis en voyant mes propres vêtements. Je regardai les autres humanitaires et ce qu'ils portaient. Qu'est-ce que nous pouvions paraître riches parmi eux ! Nous faisions tâche dans le décor. Nous prenions leur place sur le territoire. Quand la femme posa son seau d'eau, je l'imitai. Elle s'empara alors de ma main et y déposa un baiser. Certainement sa façon de me dire merci. Je lui fis un petit signe de la tête et repris mon chemin. Je m'arrêtai devant les fruits, m'emparai d'une mangue et la goûtait. Elle était vraiment très bonne, juteuse comme il fallait. C'était un vrai régal pour les papilles. Je mordis une nouvelle fois dedans avant de reculer tandis que le jus coûlait. Je m'essuai la bouche et le menton du revers de la main.